L’aquaculture en Tunisie

La Tunisie est un acteur intéressant dans le secteur de la pêche, et de l'aquaculture en particulier, au sein du bassin méditerranéen.

Le secteur de l’aquaculture connaît une croissance constante et l’on s’attend à ce que, d’ici quelques années, la production de poissons d’élevage dépasse celle des captures, ce qui sera également bénéfique pour la durabilité environnementale.

Diverses études, comme celle organisée par le Groupement interprofessionnel des produits de la pêche, ont également mis en évidence la vitalité du secteur en Tunisie, qui couvre désormais les besoins du marché intérieur du pays.

Telles sont les perspectives, mais pour bien gérer cette tendance, il est nécessaire de se concentrer sur certains aspects qui représentent encore des obstacles à une croissance harmonieuse du système.

Plusieurs pays achètent déjà du poisson en Tunisie : l’Italie, la France, la Russie, les Emirats arabes, l’Algérie et le Canada. L’objectif est d’augmenter ce nombre en proposant des produits de qualité élevés dans des installations durables qui ne nuisent pas à l’environnement.

 

Le développement du secteur de l’aquaculture en Tunisie

Depuis le début des années 2000, les premières activités aquacoles ont été développées en Tunisie en utilisant la technique des cages flottantes.

Les cages flottantes sont des structures élastiques capables d’absorber les tensions produites par la mer, qui peuvent contenir de grandes quantités de poissons en pleine mer. Ils sont constitués de filets très résistants, soutenus par des structures flottantes capables de résister aux courants. 

Pour un bon entretien de la cage, celle-ci doit être fabriquée avec des matériaux de première qualité et assemblée par des professionnels pour assurer une étanchéité parfaite.

Le grand avantage de ce type de logement est l’impact environnemental pratiquement nul, car il est situé en pleine mer où il n’y a pas de dispersion de matière organique, et par conséquent la haute qualité du produit qui est comparable à la pêche.

 

La durabilité de l’aquaculture en Tunisie

L’aquaculture en Tunisie a un impact important sur l’économie du pays, tant sur le plan économique qu’en termes d’emploi. La pêche, et plus récemment l’aquaculture, a toujours été l’une des activités les plus populaires des populations côtières et constitue un atout important de ce territoire.

Il est donc important de préserver le patrimoine environnemental afin de continuer à garantir des moyens de subsistance corrects à la population locale. Cela est particulièrement vrai pour les installations prévues dans les zones lagunaires côtières.

Comme cela s’est déjà produit dans d’autres régions, le développement sans discernement a entraîné des problèmes environnementaux qui menacent aujourd’hui l’écosystème local, mettant en péril la durabilité du système.

Certaines zones, comme la lagune de Biserta, souffrent à cause de l’assainissement des terres effectué sur le territoire et des rejets des grandes industries de la région. La pollution produite par ces interventions et par les eaux usées des villes environnantes risque d’altérer de manière irréversible l’écosystème, en provoquant une eutrophisation excessive qui appauvrirait les sources de production locales.

Les autorités locales tentent de remédier à ces déséquilibres en encourageant les projets locaux de pêche et d’élevage durables qui profitent à l’économie côtière.

D’autres projets, à une échelle encore plus grande et en collaboration avec diverses entités méditerranéennes, visent à soutenir l’économie locale par le développement d’installations durables qui assurent la traçabilité des produits et luttent contre la fraude alimentaire.

 

Autres questions à traiter pour le développement de l’aquaculture en Tunisie

Afin d’améliorer l’efficacité et la durabilité du système, il convient d’aborder un certain nombre de problèmes critiques qui limitent encore le développement du secteur.

Tout d’abord, il manque toujours une stratégie d’exportation solide pour aider les entreprises à exporter sur un marché international très compétitif. Améliorer le produit aide certainement à se positionner comme un fournisseur crédible sur le marché méditerranéen, mais en même temps, les entreprises ont besoin de politiques promotionnelles pour être plus visibles.

Un deuxième aspect qui devrait contribuer à exporter les produits à de meilleures conditions sera une meilleure gestion de la chaîne de distribution, qui compte aujourd’hui un nombre excessif d’intermédiaires qui pèsent sur l’efficacité.

Un autre élément d’amélioration, qui concerne également toutes les entreprises du secteur dans les autres pays, devrait consister à augmenter la production locale d’aliments pour animaux, qui est actuellement trop dépendante des importations.

 

Autres projets d’aquaculture en Tunisie

Dans le cadre de plusieurs initiatives internationales de collaboration et de promotion des économies locales, l’une d’entre elles vise notamment à promouvoir l’aquaculture loin des côtes. L’idée originale est d’expérimenter l’élargissement des possibilités d’emploi et de production dans les oasis du désert.

Ce qui était jusqu’à hier un environnement exclusivement dédié à l’agriculture, pourrait devenir propice à l’élevage aquacole de poissons adaptés au climat particulier de la région de Tozeur, dans le sud de la Tunisie. Ce projet, également cofinancé par d’autres régions méditerranéennes, prévoit l’utilisation de réservoirs utilisés pour l’irrigation des palmiers dattiers pour la pisciculture. 

Ce serait une excellente occasion d’utiliser les ressources naturelles, en créant un cercle vertueux pour la production de protéines et de fertilisants organiques pour les cultures.

Cela aurait également un impact économique majeur, en créant des opportunités d’emploi pour les populations locales qui n’auraient plus à chercher ailleurs leurs moyens de subsistance. Ces activités, qui s’adressent en particulier aux jeunes et aux femmes, contribueront également de manière significative à l’amélioration des conditions sociales de catégories de la population traditionnellement négligées.